Trace écrite et préparation à l’évaluation de leçon

Contexte :

Lorsque l’on fonctionne en plan de travail, la question de la trace écrite peut être compliquée à gérer. En effet, les élèves avancent à leur rythme, font les activités dans l’ordre qu’ils veulent alors il est difficile de faire une phase de bilan en fin d’heure. Au départ, j’utilisais des petits bilans à faire à la fin de chaque bloc, mais ils étaient forcément peu riches (quiz en ligne à compléter et recopier, texte à trous, schéma à compléter…) car il m’était impossible de faire rédiger , et surtout de vérifier, les bilans de tous les élèves. 

La mémorisation des notions et la préparation des évaluations est aussi un problème important dans mon établissement. Nos élèves travaillent peu à la maison, apprennent difficilement par coeur. J’ai beaucoup expérimenté pour les amener à s’impliquer davantage de ce côté.

La trace écrite coopérative

Pour institutionnaliser les connaissances découvertes au fil des activités du chapitre, nous réservons la dernière séance pour revenir sur les notions vues dans le chapitre, les formaliser à l’oral, expliquer, compléter. Cela nous permet aussi de procéder à la rédaction de la leçon. J’ai testé plusieurs formats. Je pense que l’alternance permet de développer différentes compétences pour les élèves et j’alterne donc en fonction des chapitres et aussi de la dynamique du groupe les versions utilisées :

Version 1 :

D’abord, chaque groupe a 15 minutes pour noter l’essentiel de ce qui était à retenir dans la partie qu’il a en charge (c’est à dire l’un des problèmes du plan de travail que je leur ai attribué en début de séance). Les élèves peuvent utiliser leur cahier pour revoir ce qui a été fait, ils ont accès aux fiches d’activités et aux corrections.

On met ensuite en commun chacun des petits bilans, au fur et à mesure, je prends en note à l’ordinateur en projetant mon écran. Je demande parfois des précisions, des compléments, de revoir la formulation mais la trace écrite est exactement ce que les élèves auront proposé, au mot près. Toute la classe peut participer à ce temps de mise en commun. 

Aspects négatifs : certaines formulations restent maladroites, certain.es élèves ne s’engagent pas du tout dans le travail du groupe. 

Version 2 : 

Remplacer la phase de travail en groupe par 10 min pour que chaque élève note individuellement tout ce qu’il ou elle a retenu du chapitre.  Cela permet à toutes et tous de balayer l’ensemble du chapitre donc c’est plus global mais il n’y a pas la phase d’interactions entre les élèves en petits groupes, donc moins de confrontations des représentations.

 Aspect négatif : formulations maladroites, pas de confrontations en groupes.

Version 3 : 

Partir de la fiche mémo (mise en place en 2023), terminer de la compléter, corriger ensemble et ensuite rédiger un des paragraphes de la leçon (celui où il y a un enjeu pédagogique). L’avantage est qu’il y a plus d’élèves qui s’expriment à l’oral de cette façon et qui participent à la rédaction de la phrase de correction de la fiche mémo. Il est possible de prendre le temps de vraiment travailler la formulation du paragraphe. 

Aspects négatifs : une partie de la leçon n’est pas rédigée par leurs soins.

Quelque soit la méthode utilisée, les élèves apprécient que la leçon soit la leur, avec leurs mots. Cela me permet aussi de lever des incompréhensions et de travailler les connexions logiques parfois, la rédaction systématiquement (voir les productions ci-dessous).

Des outils pour mémoriser

Une fois la leçon complètement rédigée, je la mets en forme de mon coté et j’ajoute le QR code vers le pad regroupant les activités ludiques pour réviser, les flashcards et les sujets de l’évaluation de leçon (je leur distribue un sujet au hasard lors de l’évaluation, les 2 ou 3 sujets permettent de couvrir l’ensemble de la leçon). Les élèves ont aussi la fiche mémo pour se questionner en prenant en compte les apports des sciences cognitives sur les techniques de mémorisation.

C’est plus facile pour eux d’apprendre une leçon rédigée par la classe que si c’est moi qui la rédige, car il faut bien reconnaitre que, lorsqu’on institutionnalise les notions en fin d’heure, de façon classique en classe entière, c’est seulement 2 ou 3 élèves qui sont à l’origine du bilan, toujours les mêmes bien souvent. 

Les exercices ludiques me permettent de créer la motivation supplémentaire qui peut amener certain.e.s élèves à revoir leur leçon à la maison. Les sujets des évaluations et les flashcards permettent aux élèves de réviser efficacement, en utilisant le système de questions/réponses avec vérification, que l’on sait, grâce aux sciences cognitives, être très efficace pour une bonne mémorisation.

Les élèves ont la possibilité de refaire l’évaluation de leçon plusieurs fois si besoin, je ne conserve que le meilleur niveau atteint (une 2ème fois en classe car l’évaluation est courte, environ 10 min et les autres fois si besoin en venant dans ma classe sur une de leurs heures d’étude ou sur la pause méridienne). De cette façon, j’organise la répétition des phases de mémorisation qui n’est que très peu utilisée par les élèves. 

J’ai expérimenté de ne compter l’évaluation de leçon que comme un bonus pendant une année mais je suis revenue en arrière car je ne trouve pas que cela apporte au final. Mes élèves ne sont plus stressé.e.s par les évaluations de toute façon car il y a des 2ème chances et j’estime que je mets suffisamment d’outils à disposition pour mes élèves qui ont du mal à mémoriser. 

Exemples de productions des élèves :

Je mets volontairement des exemples qui m’ont parfois amenée à modifier ou adapter ma stratégie, j’aime montrer comment je tâtonne et progresse et pas seulement le résultat final de mon travail. Voir aussi l’article “évolution d’un jeu” qui illustre bien cet intéret pour partager aussi mon cheminement …

L'énergie en 6e :

Voici l’exemple de productions de 2 classes de 6ème. On voit les différences de formulation mais aussi de présentation de la trace écrite (rédigée ou tableau pour la première partie). Quelques maladresses de formulation qui m’ont fait adapter encore le format (version 3 ci-dessus). N’hésitez pas à suivre le lien du QR code pour accéder aux ressources pour mémoriser.

L'eau en 6e :

Dans ce chapitre, il y a beaucoup de définitions. Elles ont été rédigées sur la fiche mémo mais la rédaction de la leçon a permis de voir si l’essentiel a été compris. La partie sur la formation du sel pourrait être la seule retenue pour la rédaction par les élèves en utilisant la version 3, elle permet de faire le lien entre plusieurs notions et de revenir sur le TP fait en classe sur la saturation d’une solution.

Cultiver des plantes :

Dans ce chapitre, j’ai proposé aux élèves de rédiger quelques lignes individuellement sur : quel est le rôle du pollen ? De quoi la plante a t-elle besoin pour bien grandir et produire son énergie ? Qu’est-ce qu’il y a dans une graine ? Le dessin de la graine ainsi que le schéma de la transformation de la fleur en fruit font partie des essentiels que j’ai ajouté systématiquement.

Exemples pour d'autres chapitres :

Dans ces chapitres, davantage de rédaction pour expliciter un process ou une notion et moins de définitions.

(5 commentaires)

  1. Bonjour,
    Merci pour ce partage très intéressant, mais qui soulève pleins de questions pour moi qui débute en pdt.
    Concernant la leçon : “nous réservons la dernière séance à la rédaction de la leçon. D’abord, chaque groupe a 15 minutes pour noter l’essentiel de ce qui était à retenir dans la partie qu’il a en charge.” Cela implique qu’ils travaillent tous sur la même leçon en même temps? Dans mon plan de travail de la période, j’ai 4 leçons différentes donc je me dis que la mise en commun est impossible…
    Je vous remercie.

    1. C’est la leçon sur l’ensemble du chapitre et je le fais justement à la fin du plan de travail pour que tous les élèves aient vu toutes les parties.

Répondre à Chapitre 2 : L’eau une ressource à préserver (6è) – Le boulot pédago de Ségo Annuler la réponse

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